Clubs : enfin une pleine reconnaissance !
Publié : 11h40 par Christophe HUBERT
Rachida Dati
Crédit : JB Blandin
Clubs : enfin une pleine reconnaissance !
C’était une revendication de longue date des clubs français : pouvoir décrocher un statut d’acteur culturel, au même titre qu’un théâtre ou qu’un cinéma.
Et c’est chose faite ! La Ministre de la Culture Rachida Dati l’a même officialisée en se rendant au Mazette de Paris, vendredi dernier. Une ministre dans un club, l’image avait de quoi surprendre : « Il faut l’admettre [dit Rachida Dati], on n’a pas tous les jours l’occasion de se rendre dans un club quand on est ministre de la Culture ! »
"Avant de partir à la conquête du monde, les Daft Punk ont commencé par mixer en boite de nuit, à Paris et dans toute la France !" (Rachida Dati)
Or, quoi de mieux qu'un club, siège évident des musiques électroniques françaises, pour faire l’annonce du jour. Annonce qui pose déjà un premier jalon : tourner le dos à une certaine condescendance vis-à-vis des lieux d’expression électro. Et la Ministre l’a dit clairement « Je m’inscris en faux contre les discours rétrogrades et les visions étroites qui mettent des barrières hermétiques pour définir ce qui est ou ce qui n’est pas de la culture. Ma conception de mon rôle de ministre, c’est de représenter et de défendre toutes les pratiques culturelles, dans toute leur diversité, des plus savantes aux plus populaires. Je fais confiance aux artistes, mais je fais aussi confiance aux Français. Or le monde de la nuit reste trop souvent ignoré. Pourtant, c’est une évidence de dire que les clubs sont depuis toujours des espaces de création et d’émergence artistiques. »
C’est mieux quand c’est dit ! Alors qu’est-ce que ce label Club Culture voulu par le Gouvernement ?
Il s’agit d’une reconnaissance permettant d’identifier les lieux qui, par leur programmation, production et diffusion de concerts, soutiennent activement la création artistique et les artistes DJs. Voilà pourquoi on dit qu’elle permettra une différence plus nette entre discothèques et clubs, ces derniers ayant une programmation artistique poussée vis-à-vis des musiques électroniques et des DJs, différente donc d’un DJ résident passant des titres très variés.
Pas de question de dénigrer l’un ou l’autre mais c’est une étape nécessaire pour décrocher le label d’un club, pour une durée de 3 ans. Ledit club qui s’engage par ailleurs à l’accessibilité des publics, la parité dans la programmation ou encore la lutte contre les violences et le harcèlement sexistes et sexuels.
En retour, les clubs « élus » auront désormais comme interlocuteur, le Ministère de la Culture, changement de taille, alors qu’ils étaient renvoyés jusque-là, vers Bercy voire le Ministère de l’Intérieur. Notez pour finir que la Ministre de la Culture voit dans ce label, « une première étape de travail, qui en appelle d’autres. Le dialogue que nous avons su nouer ensemble, entre syndicats et ministère, est très précieux et doit continuer ». Cela tombe bien, les clubs français ont beaucoup de choses à faire valoir !