Free party du nouvel an : les organisateurs défendent « une ardeur de vivre »
Publié : 6 janvier 2021 à 10h48 par Christophe HUBERT
Crédit : @Cesar de Miranda - Pexels
On a beaucoup entendu leurs détracteurs. On a beaucoup entendu celles et ceux qui, ayant l’insulte facile sur les réseaux sociaux, ont vite catalogué les organisateurs et les participants de la free party du 31 décembre dernier, à Lieuron près de Rennes. Un événement qui a fait pour le moins polémique.
Logique donc que les organisateurs aient voulu faire entendre leur part de vérité, et ils ont signé une tribune dans le quotidien Libération qui annonce clairement la couleur.
Selon eux, l’idée d’organiser cette fête illégale vient d’une année 2020 marquée par la tristesse, l’anxiété et les privations. Et de rappeler que les raves parties sont des espaces de liberté "inhérents à nos sociétés", « un besoin inaliénable pour nombre d’entre nous. »
Pour les organisateurs, le fait de rassembler 2500 personnes le soir du Nouvel An illustre d’ailleurs un désir communément partagé de « lâcher-prise ».
Voilà pour le constat, puis les organisateurs de cette fête se montrent plus politique encore, estimant que la jeunesse est trop souvent montrée du doigt, confronté à une culpabilisation incessante et devant gérer – comme le reste de la population, une dépression croissante (notamment de part la perte de lien social).
« Nous avons donc répondu à l’appel de celles et ceux qui ne se satisfont pas d’une existence rythmée uniquement par le travail, la consommation et les écrans, seul·e·s chez eux le soir. Notre geste est politique, nous avons offert gratuitement une soupape de décompression. Se retrouver un instant, ensemble, en vie » écrivent-ils.
En guise de mea-culpa, les organisateurs affirment également comprendre que cette fête a pu choquer, tout en soulignant les efforts déployés en amont de la soirée : « Dès les premières communications, nous avons donné une place primordiale à la prévention sur le Covid. Des consignes strictes de dépistage et d’isolement ont été données en amont, à l’entrée, pendant et après. Quelques milliers de masques et des dizaines de litres de gel étaient distribués à l’entrée et disponibles en libre-service », avec l’aide de l’association Technoplus.
Cette tribune apporte donc la lumière sur les motivations des organisateurs. Pas sûr qu’elle suffise à convaincre celles et ceux qui ont trouvé irresponsables d’organiser une rave party de 2500 personnes.
D’autant que pour finir, les organisateurs écrivent « Ainsi, en ces temps si troubles, nous sommes fièr·e·s d’avoir pu redonner le sourire à quelques milliers de personnes, ne serait-ce que l’instant d’un «raveillon» de nouvel an ! »
Retrouvez ici la tribune publiée dans Libération (en accès libre)