Comment la hard techno a explosé en France
5 mai 2023 à 16h20 par Jean-Baptiste BLANDIN
Que ce soit en club, en festival, sur les plateformes de streaming ou sur les réseaux sociaux, la techno est partout. Un phénomène qui ne date pas d’hier, mais qui s’est accéléré ces dernières années, notamment avec le boum de la hard techno.
Il n’y a pas si longtemps que ça, lorsque l’on évoquait la techno, on pensait à des artistes comme Carl Cox, Adam Beyer, Nina Kraviz, Vitalic et bien sûr Laurent Garnier, mais depuis quelques années - et bien que ces artistes soient toujours au top de leur carrière - une nouvelle génération a déboulé sur la scène avec des sonorités plus darks, plus acids et plus rapides, et ça marche très bien.
Un vivier français
Une génération désenchantée qui a explosé avec la crise du covid et les soirées technos parisiennes à l’ambiance rave/warehouse « Possession ». Des soirées où règnait un esprit de liberté et où l’on retrouvait des artistes comme Trym, Nico Moreno et I Hate Models en guise de DJ résidents. Rajoutez à cela la nostalgie des années 90 et le fait que la musique soit cyclique et vous obtenez le retour des raves dans une version hard techno symbolisée par d’autres artistes français comme Shlømo (qui vient de sortir un titre techno avec Vladimir Cauchemar) ou encore Alignment. Des artistes omniprésents dans les soirées, que ce soit en France comme à l’international.
L’ovni électronique français
Un autre producteur français a contribué à populariser ce mouvement techno, qui n’en a plus rien à faire des frontières musicales, c’est Creeds avec son tube "Push Up". Bien que moins connu que les autres artistes cités précédemment, son titre est un succès mondial, notamment grâce à Tiktok où il cumule des milliards de vues, c’est d’ailleurs le plus gros démarrage de l’histoire de la techno.
Les reines de la techno
Mais ce succès n’est pas seulement un succès sur les réseaux sociaux, la star de la techno belge, classée numéro 1 des meilleurs dj techno selon DJ Mag, Charlotte de Witte le joue régulièrement dans ses sets, ce qui crédibilise le titre au sein de la scène électronique.
Si la hard techno est partout aujourd’hui – il n’y a probablement jamais eu autant de soirées techno en France – c’est aussi grâce à la popularité de ses stars internationales Amelie Lens et Charlotte de Witte. En une petite décennie, elles ont réussi à rendre accessibles les sonorités techno, alors réservées à un public pointu, aux yeux du monde entier, en jouant sur les mainstages des plus grands festivals comme à l’Ultra Miami.
Alors forcément quand la norme devient le 130 bpm, jouer à 150 ne choque plus personne. Au passage, Trym a par exemple signé sur l’excellent label d’Amelie Lens Exhale cette année avec son EP Trinity, ce qui prouve le respect de cette nouvelle scène pour leurs ainées.
La question qu’on se pose maintenant, c’est combien de temps encore la hard techno restera sur le toit de la scène électronique ? On connaît la règle, quand un style devient trop populaire, des nouvelles sonorités/modes finissent par arriver. C’est d’ailleurs peut-être le cas de l’euro-dance, qui fait son retour petit à petit sur la scène électronique avec l’idée de remettre de la couleur et de la gaieté dans nos nuits.