Festivals : l’été de tous les succès (mais les inquiétudes persistent)
17 août 2022 à 12h37 par Christophe HUBERT
Festivals : l’été de tous les succès (mais les inquiétudes persistent)
Solidays : 250.000 festivaliers, un record. Beauregard près de Caen, 147.000 personnes, un record. Vieilles Charrues a rassemblé plus de 280.000 personnes, les Plages Electroniques 54.000 (vous savez quoi ? C’est un record !) et plus récemment, le festival Interceltique de Lorient : 900.000 personnes… du jamais vu !
C’est peu dire que la saison 2022 des festivals musicaux aura été couronné de succès. Des chiffres de fréquentation qui suffisent à eux-seuls à faire oublier la crise covid, même si les gros festivals ne doivent pas cacher un paysage et des billetteries plus chaotiques pour les « petits » ou nouveaux festivals.
Inquiets face à une reprise en dents de scie du spectacle vivant (festivals, tournées, concerts), les organisateurs peuvent donc savourer ce moment. A la rentrée, un autre bilan s’imposera car des problèmes persistent. L’explosion du nombre de festivals n’est pas sans poser de sérieuses questions sur la pérennité de beaucoup d’entre eux. La hausse vertigineuse des coûts d’organisation, d’assurances, fragilisent à moyen terme la rentabilité des événements. Sans même parler de la forte hausse du cachet des artistes, des programmations qui se copient et qui se ressemblent… En d’autres termes, après l’excellent cru 2022, le public se fera-t-il « avoir » deux fois ? Sera-t-il prêt à payer plus cher l’année prochaine ? Va-t-il continuer à acheter ses billets au dernier moment, rendant difficile l’anticipation financière des festivals ?
Le syndicat du secteur - le Prodiss - fera un premier bilan en septembre et sa directrice générale appelle déjà à réfléchir à « un modèle économique peut-être en fin d'un cycle ». Malika Seguineau appelle par exemple à renforcer les aides aux festivals via le Centre National de la Musique.
En attendant de se frotter à ces questions et inquiétudes, savourons le très bon cru 2022 des festivals, et saluons le travail acharné des événements, notamment des programmateurs passionnés sans qui, ces fêtes ne seraient pas possibles.