Deux clubs parisiens, de nouveau accusés de discrimination raciale

6 juin 2024 à 13h17 par Christophe HUBERT

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Crédit : @ Polina Tankilevitch / Pexels

Deux clubs parisiens accusés de racisme, dans une enquête de Médiapart [accès payant].


Plus exactement, le média en ligne a suivi les équipes d’SOS Racisme qui menait alors une nouvelle « Nuit du testing » qui amène trois groupes distincts devant un établissement pour voir l’accueil qui leur est fait. Groupes de 3 identiques (mêmes âges, même code vestimentaire...), si ce n’est pas que l’un est composé de personnes blanches, les deux autres de personnes racisées - noires et maghrébines.


Selon Médiapart, deux clubs, l’Arc et l’aQuarium ont pratiqué des tarifs différents selon la couleur de peau des clients qui se présentaient devant eux - jusqu'à 800 euros ont pu être demandé à un groupe de personnes racisées moyennant une table, contre 50 euros l'entrée pour des hommes blancs.


On ne sait pas encore quelles suites judiciaires comptent donner SOS Racisme. On sait en revanche que ces deux clubs avaient déjà été épinglés en 2023 lors d’une autre nuit du testing, qui avait mis en évidence que près de 20% des bars et des clubs testés, pratiquait la discrimination raciale à l'entrée.


Rappelons la peine encourue par ces établissements fautifs : 3 ans de prison et 45.000 euros d’amende.


Cela dit, ils répondent, ces clubs incriminés dans l'enquête de Médiapart, réfutant toute accusation de racisme ou de discrimination et avançant l’argument commercial. En somme, les videurs feraient un distinguo entre un groupe supposé fortuné et les autres qui ne le seraient pas. Ce qui, d'après eux, suffit à expliquer ces différences parfois énormes de prix pratiqués.


En d’autre temps, des clubs évoquaient un type de soirées particulier pour bannir certains clients (soirées gay par exemple). Là encore, le droit ne leur donne pas la liberté ni l’autorisation de filtrer à l’entrée – il s’agit de discrimination ou de refus de vente, sauf à être un club privé, sur cooptation. C'est ce que dit la loi, mais on sait qu'elle vient parfois percuter de vieilles habitudes ancrées dans le milieu de la nuit.