La face cachée des stars DJs

11 mai 2023 à 13h19 par Christophe HUBERT

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Crédit : @kal-visuals-unsplash

DJ… un métier pas si facile


Si le grand public garde en tête l’image des stars DJs, alors il s’imagine sûrement que c’est la belle vie, la vie facile. Celle où Vintage Culture semble vivre à 100 à l’heure, celle où Zedd s’achète des maisons à un rythme surprenant, celle où David Guetta élit domicile à Miami comme à Ibiza ou Dubaï.


Mais la vie de DJ, ce n’est pas que cela ! C’est du moins ce qu’a tenu à faire savoir Sam Feldt dans un thread sur Twitter. Le DJ néerlandais explique que si tout semble glamour, la vie quotidienne d’un DJ comme lui a aussi « sa face cachée, sa part plus sombre ». Et l’auteur du tout dernier « Crying On The Dancefloor » (produit avec Jonas Blue) détaille ce versant moins connu de la vie d’artiste.


Sam Feldt commence par souligner la solitude que vivent les DJs : « Pas seulement en tournée, mais aussi en rentrant à la maison » dit-il. Un métier qui écarte de la famille, des amis, qui ne vivent pas le même mode de vie. Une vie de DJ « désynchronisée » dit Sam Feldt, les bookings à l’autre bout du monde éloignant des anniversaires, des réunions de famille.


Ensuite, le DJ/producteur explique qu’être un DJ de sa renommée… ça coûte cher ! Bien sûr, ces artistes gagnent extrêmement bien leur vie et on peut supposer qu’un Sam Feldt joue en club pour quelques dizaines de milliers d’euros, chaque soir, il nous explique que tourner coûte beaucoup d’argent : avions, hôtels (probablement pour ses équipes, l’artiste en lui-même étant pris en charge par le club ou le festival qui le booke), salaires du staff, achats de matériels, marketing, management, frais de studios.


On n’aura pas plus de détails, mais cela apporte des infos intéressantes pour un artiste de son acabit, au statut proche d’un indépendant… qu’on n’ira pas jusqu’à plaindre car on sait aussi l’argent généré par cette scène électronique mondiale et notamment le haut de la pyramide.


 


DJ et producteur en même temps : une corvée !


 


Puis Sam Feldt explique que c’est un métier épuisant : voyager en permanence, d’un fuseau horaire à un autre, peu de temps pour se poser que vous jouez déjà face au public. Or, dit-il, « Vous vous devez d’apporter une énergie chaque soir, comme celui d’hier » ajoutant plus tard « c’est une corvée » !


Tout cela fatigue, use, voire détruit la santé. Là, Sam Feldt effleure un tabou chez les DJs : les vols de nuit, l’alcool (voire la drogue), la junk food vite avalée. S’ensuit une détérioration de la santé physique et mentale, si on n’y prend pas garde. Quel rappel salutaire de la part de Sam Feldt et alors que tant d’artistes hésitent à en parler. Cela va à l’encontre de l’image du DJ « ambianceur public » mais ils sont en réalité nombreux à faire face à ces questions de santé.


A la seconde où vous devenez has-been, tout s’écroule


Continuons de dérouler le fil car Sam Feldt évoque un dernier point : la compétition acharnée entre les artistes – là encore, peu évoquée dans les interviews. « Des newcomers cherchent en permanence à prendre votre place. Et à la seconde où vous devenez has-been, tout s’écroule »


« En fin de compte, être DJ, c'est comme n'importe quel autre travail » conclut-il. « Vous devez travailler dur, entretenir des relations et vous pousser à suivre les tendances actuelles »


Sam Feldt a bien fait de faire ce post, également pour qu’on se rappelle que si lui rencontre des contraintes réelles, il faut partie des DJs/producteurs qui vivent de leur métier, sur une scène électronique où le récent rapport de l’International Music Summit nous disait que moins de 20% des créateurs de musiques vivent de ce travail, 40% d’entre eux ne touchant pas un centime.