Esclaves des réseaux sociaux, rebellez-vous !

Publié : 8 septembre 2022 à 12h25 par Christophe HUBERT

Le producteur français Uppermost poste un message contre les réseaux sociaux

Uppermost

Crédit : Uppermost

Uppermost en a gros sur le cœur. Et il le fait savoir. Sa cible, les réseaux sociaux.


L’artiste, que l’on sait féru de technologies et de machines lorsqu’il s’agit de produire sa si belle et onirique musique, exprime aujourd’hui un ras-le-bol contre des algorithmes « qui prennent le contrôle ».


« Nous sommes en 2022, dit Uppermost, et on nous raconte que pour rester pertinent, en tant qu’être humain, il faut partager des courts et ridicules vidéos divertissantes sur les réseaux sociaux, parce que c’est ce qu’aime l’algorithme. »


Le producteur français pointe ici un phénomène que l’on connait et dont est tous à la fois victimes (consentantes ?) et acteurs : une banalisation des échanges, des contenus où tout est dérision ou polémique. D’ailleurs Uppermost va plus loin disant « après des années de développements, d’intelligence avancée, d’émancipation et de sacrifices, on en est à supplier une machine de nous accorder un peu d’attention, pour sentir qu’on a notre place dans la communauté […]" Mais, rajoute Uppermost, les algorithmes « tournent tout au superficiel, peu importe sur cela détruit chacun d’entre nous au passage ».


Si Uppermost laisse parler sa colère, il le fait… sur Instagram, la plateforme qui synthétise ses critiques et qui, bizarrement, a le plus de chance de lui donner un large écho.


"Les algorithmes se moquent de notre bonheur, de nos émotions, de notre humanité." Uppermost


L'artiste en vient ensuite à sa conclusion : « Nous ne devrions pas laisser une machine prendre le contrôle de nos vies au nom d’une logique informatique. Nous méritons mieux. ». La sortie d'Uppermost peut avoir de nombreuses explications, notamment personnelles mais elle souligne aussi le dilemme dans lequel se trouvent aujourd'hui les artistes : poster des contenus pour exister, pour se rappeler à notre mémoire sur-sollicitée. De l'artiste méconnu à la grosse star, les DJs, producteurs, musiciens, se doivent d'alimenter la machine avec des messages courts, divertissants. Or, tout le monde n'a pas envie de s'exposer quotidiennement, tout le monde n'a pas quelque chose à dire de pertinent, quotidiennement, et surtout, tout le monde n'a pas l'envie, le temps à consacrer aux réseaux sociaux. On peut adorer produire de la musique et ne pas vouloir se mettre en scène. Pourtant, les réseaux sociaux (et nous-mêmes finalement) imposent cela. Il y a là matière à réflexion et peut-être l'explication du message d'Uppermost.


Car en effet, difficile de ne pas partager à 100% ces propos, d’autant que ce coup de sang étonne, l’artiste étant habituellement très posé, mesuré et bienveillant. Bienveillance à l’image de sa musique dont on ne se lasse pas et qui, à l’inverse des réseaux sociaux, ne sature pas notre attention, notre cerveau. Uppermost, notamment dans son album « Digital Realism » (que l’on vous invite à (ré)écouter), ne cesse d’ouvrir des fenêtres musicales qui accompagnent nos rêves, nos silences, nos temps morts parfaitement vivants.


 


Alors on fait quoi avec l’algorithme ?