Financement du Centre National de la musique : c’est pas gagné !

26 octobre 2023 à 12h14 par Christophe HUBERT

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Crédit : @ cottonbro studio / Pexels

Financement du Centre National de la musique : c’est pas gagné !


Une chose est sûre à propos du financement du Centre National de la Musique, c’est que personne ne sait comment y parvenir ! Ou plutôt, toutes les solutions sur la table divisent profondément les acteurs de la filière musicale.








Centre National de la MusiqueNé juste avant le Covid, le CNM a pour but de soutenir les professionnels de la musique dans leur développement. A l’instar du Centre National du cinéma, son objectif est de renforcer la création et la diversité de la scène française, en aidant artistes et acteurs divers dans leurs actions au quotidien. De l’argent public donc, pour que brillent la culture et la musique française, notamment à l’international. Le CNM agrège aussi des chercheurs qui réfléchissent à l’avenir de la musique, de la consommation musicale, s’interrogeant sur les nouvelles opportunités qui s'ouvrent, du métavers à l’intelligence artificielle.

La taxe streaming qui devait compléter le financement du Centre National de la Musique n'a pas été incluse dans le projet de loi de finances, qui vient d’être adopté par un recours au 49.3. Une taxe de 1,75 % sur les plateformes de streaming payantes et gratuites qui devait lever près de 40 millions d’euros.


Un nouvel épisode pour une feuilleton déjà long et qui a connu bien des rebondissements. Par exemple, et en marge de la Fête de la Musique 2023, le Président de la République avait fait une annonce choc : imposer cette taxe… si les acteurs de la filière musicale échouaient à se mettre d’accord avant le 30 septembre, sur une solution alternative. Ils ont échoué, mais depuis Emmanuel Macron - pas plus que le gouvernement - n’ont repris la balle au bond.


A décharge des pouvoirs publics, le dossier est miné et divise très clairement les acteurs de la filière. Pas seulement les gros contre les petits, majors contre indépendants, comme nous vous le disions ici en notant les forces qui s’opposent.


Du coup, plusieurs scénarios sont possibles : 1) la taxe pourrait ressurgir lors du débat sur le Budget au Sénat 2) Elle pourrait disparaître dans les oubliettes de l’Histoire 3) Elle pourrait prendre la forme d’une proposition de loi d’un(e) Député(e).


Un flou qui nourrit la déception et la colère. Il y a quelques jours à peine, l'Union des Producteurs phonographiques Français Indépendants (UPFI), le Syndicat des Musiques Actuelles (SMA) ou encore le Prodiss, syndicat national du spectacle musical et de variété - accusaient le gouvernement d'"abandonner la musique".


Et c’est la ministre de la Culture qui a répondu mardi dernier, ouvrant une nouvelle option, sorte de synthèse qui ne devrait pas ravir tout le monde : créer une contribution volontaire, comme le demandaient la plupart des plateformes. Pas sur toutefois qu’elles soient toutes disposées à mettre la main à la poche (sinon pourquoi s’opposaient-elles à la taxe d’origine ?), pas sûr non plus que Rima Abdul-Malak parvienne à éteindre l’incendie qui sévit sur l’ensemble de la filière musicale.


En attendant de voir ce qui sortira de ces tractations en coulisses, tout le monde est d’accord sur un point : il y a urgence à trouver de nouvelles sources de financement pour le Centre National de la Musique. Il lui manquerait de 15 à 20 millions d'euros pour assurer ses missions.