Ils sont les vrais explorateurs de la scène électro…
3 octobre 2023 à 12h11 par Christophe HUBERT
Image d'illustration
Crédit : @instagram.com/molecule_music/
Ils sont les vrais explorateurs de la scène électro…
Scène française en l'occurrence et une sélection basée sur cette musique onirique, planante qui a inondé la sphère électro.Certains producteurs ont pour terre promise, les clubs, pour horizons, les festivals. Et puis il y a cette scène qui voyage plus loin, des explorateurs, défricheurs qui renvoient aux grands espaces, à une musique d’émotions.
Une pléiade d’artistes singuliers, chacun ayant son monde ouvert, son imaginaire et au final, ses propres sonorités. A tel point qu’on peut les découvrir et les savourer à l’envie, à la chaine, ici, pas de concurrence malsaine !
Uppermost
Commençons par Uppermost qui vient de sortir son dernier album « P2P », terriblement humain même si blindé de références aux machines et emmené par le single éponyme « Power To People ».
Uppermost qui ne signe pas tant des titres que d’interminables musiques de films où l’on se love. C’est là la beauté de son travail, nous challenger par les émotions, nous pousser hors du temps à un voyage tout personnel. Sa musique nous guide, nous inspire, nous bouscule parfois. Elle se fait enveloppante, protectrice ou au contraire éruptive et nous, victime consentante, on en redemande !Des sortes de « peintures musicales » donc faites par Uppermost, à découvrir d’urgence dans cet album.
Fakear
A l’assaut du monde, pour s’en nourrir, pour l’enrichir… l’électro quitte les espaces clos pour se répandre ! Celle du normand Fakear s’appelle par exemple « About You », single qui vient de sortir et dont l’artiste nous parlera ce mardi soir au micro d’Antoine Baduel et de l’Happy Hour FG.
Et toujours ces petites voix qui se baladent, et qui signent la musique de Fakear – on se souvient encore du hit « La Lune Rousse ». Le producteur est revenu cette année avec un album « Talisman », retour aux sources, à ses débuts, à une musique conçue comme une fenêtre sur le monde. Chez Fakear, l’électro se fait presque minérale ou végétale, tant les sonorités utilisées renvoient aux grands espaces, rappellent l’évasion vers le lointain. Verte, car on terminera par rappeler que le producteur français est parmi les plus engagés dans le combat climatique.
Kid Francescoli
Avec lui, l’électro française voyage dans le temps et l’espace, elle aime parfois se patiner et se donner une image vieillie. Le marseillais Kid Francescoli signe ce son qui va chercher en Méditerranée, évidemment, toutes les tentations ! Un voyage à l’image de ce « Run Run », road trip amoureux, à vivre à deux.
Une bulle pop et mélodique, Kid Francescoli tease avec « Run Run » un nouvel album qui vient de voir le jour « Sunset Blue » et dont il nous a parlé sur FG, vous retrouverez le podcast juste ici.
Le producteur comme toujours marqué par son imaginaire qui fleure bon les années 80 – envolées généreuses, pop chic et charnelle, voix calibrées au millimètre. Si les explorateurs de la scène française partent loin dans l’espace, Kid Francescoli bouge davantage dans le temps. Et c’est d’ailleurs là l’un des messages de son nouvel album, régressif et joyeux.
Thylacine
Certains producteurs français sont des voyageurs, et vous allez croire qu’on parle au figuré. Certains pourtant, s’évadent tout simplement pour produire une musique de voyage, une musique onirique. Thylacine est le meilleur pour ça, lui n’a pas hésité à prendre le Transsibérien pour produire un album, à parcourir la pampa argentine pour en produire un autre. Le gars cherche les grands espaces pour de grands frissons. Et il traduit le tout en musique, comme sur « Condor », extrait de son album « Roads ».
Les paysages, la faune, la flore, tout inspire Thylacine qui de ses voyages, revient avec des souvenirs musicaux quand nous, nous nous cantonnons aux photos ! Un travail précis, pointu qui réveille notre imaginaire. Pas étonnant de voir l’artiste travailler également sur de la BO de films ou de séries comme Ovni(s) diffusée un temps sur Canal+.
Molecule
Si Thylacine voyage pour produire sa musique, d’autres le font pour chercher les sons, les sampler, les capturer et ça, c’est l’œuvre de Molecule qui plante ses micros sur un chalutier ou enregistre le bruit des vagues. Il produit ensuite des titres où tout est nature, tout est force, comme dans « Sila ».
Un extrait d’un album « -22.7 » que Molecule avait produit en Sibérie. -22.7 c’était en degré et la température extérieure ! On en revient forcément avec des images, des choses à raconter, mais n’allez pas croire que cette électro tourne le dos à celle, plus classique, de la danse. D’ailleurs Molecule le prouve, son dernier album « Re-201 » quitte la nature implacable pour la moiteur bien plus maitrisable des clubs ! Exemple avec l’un des singles qui teasent cet album - produit entre la Jamaïque et Paris - « Horsemouth ».
Molecule s’offre une respiration avec ce nouvel album et déclare son amour à la house music. Il nous dira tout de cette nouvelle production, au micro d’Antoine Baduel, ce sera le 9 octobre prochain !
Voilà pour ces défricheurs de la scène française. Ils offrent une alternative qui se mariera parfaitement aux longues soirées d’automne et d’hiver qui s’annoncent ! Il faut parfois de la patience, y retourner mais croyez-nous, de ces artistes-là vous ne pourrez bientôt plus vous en passer !