Musique : les Top font-ils flop ?

13 septembre 2023 à 12h57 par Christophe HUBERT

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Crédit : @Mike Bird / Pexels

Musique : les Top font-ils flop ?


Des décennies durant, l’industrie de la musique, les artistes, les mélomanes, ont vécu au rythme des Top, classements et autres certifications.


Devenir disque d’or était le graal, passer de 5e à 1e dans le Top 50 (français et surtout anglais) signifiait vraiment quelque chose en termes de ventes de disques et de soutien du public. Mais que reste-t-il de tout cela, à l’heure du streaming triomphant ? Pas grand chose, du moins, le jeu est aujourd’hui complètement faussé.


Il n’y a qu’à voir ces classements, ces Top 100, Top 50, Top 10 et les variations d’une semaine à l’autre. Des mégastars sans actu particulière trônent en tête, certaines autres finissent 60e puis 1ère puis disparaissent. Parcours erratiques car classements insincères. Faut dire qu’avec Spotify & Co, tout le monde ou presque cherche à biaiser les données, de manière plus ou moins honnête : certains artistes font appel à des fermes à clics pour monter dans les classements – c’est le moins avouable -, les fanbases – éduquées plus jamais aux nouvelles plateformes – préparent des batailles homériques sur les réseaux sociaux pour booster leur artiste préféré, formant des hordes à clics concentrées sur un titre, à un instant T !


Autrefois, c’était le boulot des labels. L’implication des fans est désormais décisive, comme nous le disait, il y a quelques semaines, l’excellent magazine Billboard (article payant)


Au final, des classements qui ne veulent plus dire grand-chose. D’autant plus que les certifications se font sur de petite quantité et donc, chacun peut influer. En France (et à peu près partout dans le monde), 1500 streams sur les plateformes = 1 vente physique (qui n’existe presque plus). Si vous mobilisez vos fans sur les réseaux, vous pouvez en quelques heures/jours, apparaître dans les albums les plus « vendus ».


Et comme souvent sur Spotify, Deezer ou Apple Music, prime aux énormes stars. Il n’est plus rare de voir 5, 8, 10 titres d’un album qui vient de sortir, finir dans un Top 100 singles. Une survalorisation qui invisibilise des artistes moins renommés et qui finiront moins… rémunérés !


L’avènement du streaming impose donc de créer de nouveaux standards, de nouveaux repères. Pas seulement pour créer des Top ou nourrir des confrontations artistiques autant qu’égotiques. Les classements parlent pour le public et disent aussi les tendances, les envies, les engouements. Ils sont donc un instrument qui influe, bien plus que vous ne l’imaginez encore, sur les programmations des festivals ou celles des radios musicales.