NFT et musique : début de la fin ou avenir radieux ?

Publié : 29 mars 2023 à 12h56 par Christophe HUBERT

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NFT et musique : début de la fin ou avenir radieux ?


Pas une semaine sans que l’industrie musicale ne monte dans le roller coaster des NFTs… Avec ses hauts et ses bas donc, ses innovations comme ses renoncements.


D’abord, soyons précis, les NFTs recouvrent plein de choses très différentes, tant et si bien que le public s’y perd un peu. Tâchons d’y voir clair :


Souvent, la technologie renvoie à des choses classiques comme la sortie d’albums ou de titres en NFTs et en édition limitée par exemple. On voit des festivals s’y convertir, permettant au public détenteur d’un NFT d’avoir accès à des bonus, du coupe-fil à des soirées premium. Le NFT en supplément d’âme donc, en relation plus étroite avec nos artistes préférés ou nos évènements favoris.


Mais le NFT c’est aussi un marché de l’art délirant qui laisse souvent à penser qu’à la beauté de la création, les artistes préfèrent surtout les gros chèques.


On se souvient du génie de la techno Aphex Twin qui avait vendu un NFT musical pour 180.000 dollars, cette semaine c’est Anyma (moitié de Tale Of Us) qui mettait aux enchères chez Sotheby’s, le visuel de son single « Eternity » pour un montant de départ de 60.000 dollars, etc…


Pourquoi ce déluge d’argent ? Pourquoi faire du NFT un produit spéculatif ? Parce qu’ainsi est notre monde. Reste que cela vient fausser notre appréhension du NFT. Pourtant, et c’est essentiel à retenir, le NFT reste un puissant levier qui pourrait révolutionner la musique.


 



‘Eternity’, a collaboration with @alessiodevecchi Now on auction through @Sothebys for the very first timehttps://t.co/3HDZjEnePw pic.twitter.com/bFpTz2GoXE


— anyma (@anyma_eva) March 19, 2023

 


Une créativité sans fin avec les NFT


Par exemple, et si on reprend l’exemple d’Anyma – le NFT peut ouvrir de nouveaux champs de création pour les artistes. La musique se télescopant avec des artistes numériques, des architectes, des street artist, etc… On pense au français Agoria et à ses NFTs conçus avec des scientifiques. Plus facilement que jamais, le NFT peut parvenir à fusionner les arts et à leur donner de nouveaux débouchés.


Une nouvelle relation entre les artistes et leurs publics


De manière plus pratique, le NFT pourrait créer de nouvelles interactions entre les artistes et leur public. Par exemple, on vend 3000 NFT d’un concert, chacun ayant une portion de ce live qui ne se déclenchera qu’une fois que le public se sera réuni dans une salle. Voire carrément un concert privé d’un artiste pour le détenteur d’un NFT spécialement créé pour l’occasion. Les applications sont sans fin et l’offre alléchante puisque les artistes y verront un moyen de se libérer de la toute-puissance des plateformes de streaming – Spotify en tête – et de leur rémunération ridicule. Pour se libérer des maisons de disques et autofinancer titres, albums et carrières.


L’industrie musicale mise sur le NFT


Et cela explique pourquoi, en dehors de toute spéculation, le NFT continue à être vu comme une technologie d’avenir par l’industrie musicale. Récemment, c’est la Sacem, qui a signé un accord avec la marketplace musicale Pianity, pour établir des droits d’auteur liés aux NFTs. Récemment également, c’est le site que les plus âgés connaissent bien, Napster, qui vient de ressusciter avec pour ambitionner de révolutionner la musique, à coups de NFTs et de Web3. On peut enfin citer l’exemple du géant musical Warner Music qui vient de s’associer avec Opensea. Objectif, que tous les artistes Warner (de Bruno Mars à Coldplay, de David Guetta à Keen’V) puissent développer leurs NFTs.


Vous l’avez compris, il convient – quand on parle de NFT – de dissocier les innovations technologiques qui pourraient surgir de ce nouvel outil, des spéculations financières sur le marché de l’art, ou des chiffres effarants fixés par certains artistes qui veulent d’abord jouer la carte de l’opportunité financière.


Le NFT a donc de belles années devant lui dans une sorte de révolution musicale souterraine, beaucoup moins exposée que le métavers qui, lui, semble avoir bien du mal à décoller et à séduire le public.