Solidarité avec le Maroc : à la découverte de la scène électronique
11 septembre 2023 à 13h30 par Christophe HUBERT
Image d'illustration
Crédit : @instagram.com/theoasisfest
Au moins 2 497 personnes sont mortes lors du séisme qui a touché le Maroc vendredi, et 2 476 ont été blessées. Le genre de drame qui glace le sang et rend impuissant.
Alors que les levées de fonds des ONG se multiplient et que l’aide internationale se mobilise, l’une des meilleures choses à faire est probablement d’avoir une pensée forte pour les Marocains, les Marocaines, et à notre niveau, de renvoyer vers ce Maroc bien vivant, celui d’une scène électro très créative et bouillonnante.
Car le Maroc est depuis des années, terre de danse et de festivals. S’y percutent, toutes les sonorités électroniques, de l’afro house à la deep, en passant par la techno et la melodic.
Désormais il n’est plus rare que jeunes Marocain(e)s et étrangers se retrouvent, corps libérés, dans des évènements comme l’Oasis Festival, dont l’édition 2023 doit d’ailleurs se tenir à Ouarzazate du 27 au 29 octobre, aux portes du Sahara.
Ceci dit, ce n’est pas que cela, l’électro à la Marocaine. Ce n’est pas qu’une image de carte postale où l’on danserait aux portes du Saraha. Le Maroc compte en effet de nombreux artistes qui s’exportent, dont le talent est salué et dont l’expertise est souvent de mêler la house, la techno et des musiques traditionnelles marocaines. Prenons trois exemples qu’il vous faut découvrir :
FNX Omar, de ces artistes qui incarne parfaitement ce mélange, ce télescopage entre les sons d’ici et d’ailleurs. Une african house nourrie de mille et une influence, parfois hip hop et qui ne prétend à rien d’autre qu’à l’universalisme. Une musique charnelle, humaine, souvent à la lisière de la deep et de l’amapiano. On doit à FNX Omar notamment la création d'un titre, avec l'excellent Themba et qui s'appelle "Fragile".
Autre exemple, Amine K, probablement l’un des DJs marocains les plus renommés, les plus talentueux aussi. Précurseur, Amine K a lui aussi décidé de mixer les cultures, de brasser les origines. En ressort des sets qui nous évadent, qui nous ouvrent aux grands espaces. On se souvient notamment de ce set réalisé depuis une montgolfière, il y a moins d'un an, survolant les proximités de Marrakech.
Enfin, dernier exemple avec Guedra Guedra. L’artiste de Casablanca fait de la haute couture, sa musique gomme la frontière du Sahara, mariant musiques électroniques, musique marocaine et au-delà, les voix, les instruments que l’on retrouve également en Algérie, en Mauritanie, au Mali et au Sénégal. Le DJ/producteur a d'ailleurs cette formule, jolie et bien trouvée : de la musique futuriste du passé (Future Music from the past) !
Chaque fois, ce point commun qu’à la scène marocaine de nous ouvrir au monde, d’offrir une musique d’échanges, de partage, d’émotions. Une scène électro qui se déjoue du temps présent pour créer des bulles d’évasion. Nul doute qu’après le séisme, et alors que se comptent les morts, écouter et découvrir ces musiques est aussi une forme d’hommage, de témoignage de notre solidarité.