Thomas Bangalter, humain après tout

5 avril 2023 à 12h54 par Christophe HUBERT

Daft Punk

Crédit : Daft Punk

Thomas Bangalter : ses dernières révélations sur les Daft Punk


Ce sera finalement à la faveur de son nouvel album « Mythologies » que Thomas Bangalter aura tombé le masque. La moitié des Daft Punk vient de donner une série d’interviews où il apparait visage découvert.


Thomas Bangalter sort actuellement son premier album post-Daft Punk - disque de musiques classiques produit avec l’Orchestre National de Bordeaux. Sur BBC, il est revenu sur l’aventure Daft Punk, confirmant la conclusion du duo. Les Daft qui essaiment désormais des contenus (sur Youtube notamment) revenant sur les coulisses de ses titres phares ou de ses concerts mythiques. Et il y a une raison pour cela.


Maintenant que l’aventure casquée est terminée ("C’est une histoire où il y a eu un début, un milieu et une fin. Je suis content d’avoir refermé cette aventure" déclare-t-il), « c’est intéressant de dévoiler une part du processus créatif [des Daft Punk] qui est beaucoup plus basé sur de l’humain que sur un quelconque algorithme » explique Thomas Bangalter.


"La dernière chose que je voudrais être, dans le monde actuel en 2023, c’est un robot"


L’humain, mantra du duo français, et c’est assez paradoxal pour des artistes dont beaucoup n'auront retenu que la glorification des machines. L’acolyte de Guy-man l’explique ainsi « C’était une sorte d’exploration qui a débuté avec les machines mais qui s’en est affranchi. J’aime la technologie comme un outil”. Un rapport aux machines qui nous rappelle l’album “Human After All » par exemple, qui prenait ses distances et replaçait l’humain au cœur du processus musical. Allons même plus loin, si les Daft ont choisi de porter des casques, de disparaitre derrière la création, c'était plus par humilité/timidité, que pour effacer une quelconque humanité.


La frontière robot/humain a toujours été l’interrogation du travail des Daft Punk, un rapport contrarié, une ligne de crête sur laquelle avançait le duo et qui explique le point final apporté à ce parcours musical hors du commun. A l’heure des débats sur l’IA et la technologie folle, Thomas Bangalter résume cela d’une phrase lourde de sens : « La dernière chose que je voudrais être, dans le monde actuel en 2023, c’est un robot ».


Humain jusqu’au bout, humain après tout, même pour un duo qu'on a élevé au rang de D.ieu musical ! Et évidemment, cela se ressent sur « Mythologies » que sort la moitié des Daft Punk, sous un prisme beaucoup plus instrumental, classique que ce soit dans les morceaux 'L’Accouchement' ou 'Le Minotaure' qui sont déjà disponibles. Bangalter le dit lui même : "J’avais la volonté de mettre les machines de côté pour vraiment expérimenter l’orchestre."


Ceci dit, puisque l’histoire des Daft Punk est humaine, elle est empreinte de nos émotions, de nos souvenirs impérissables. C’est pourquoi beaucoup se réjouiront de la sortie – pour son 10e anniversaire – de leur album « Random Access Memories » accompagné de contenus inédits.


Vous trouverez ici l’interview de Thomas Bangalter, en français cette fois, chez nos confrères de France Inter. Une interview à visage découvert qui devrait émouvoir la cohorte de fans pour qui la seule mythologie qui vaille – au-delà de Zeus ou de Poséidon -, c’est celle des Daft Punk !