Berghain : le club face à des refus très politiques

Publié : 12h56 par Christophe HUBERT

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Crédit : @Pexels / Josie Stephens

Berghain : le club face à des refus très politiques

L’info va en surprendre plus d’un, tant le Berghain de Berlin fait rêver et tient de l’institution du clubbing mondial. Depuis des mois, des appels au boycott ont été lancés en Allemagne à l'encontre du club mythique et désormais ce sont des DJs qui lui tournent le dos.

Pour quelles raisons ? L’intransigeance légendaire de son physio ? La quasi-impossibilité d’entrer dans les lieux après des heures d’attente dans le froid ? Pas du tout. Il s’agit de reprocher au Berghain l’annulation de certains artistes pro-palestiniens et son silence sur la situation au Proche Orient.

Depuis, de nombreux DJs refusent de jouer au Berghain, affirment qu'ils déclineront ses invitations, tant que le club n’aura pas pris une position plus forte en faveur, par exemple, d’un cessez-le-feu à Gaza. Avec une réthorique bien connue des militants politiques mais pas forcément très honnête : ton silence vaut culpabilité.

Une nouvelle illustration des tensions, importées en Europe, sur la question du conflit au Proche Orient et la difficulté d’apporter une réponse qui satisfasse tout le monde, de la part d’un club dont on se demande d’ailleurs, si son rôle est de s’engager sur cette question. Là, chacun aura son opinion, sa sensibilité. Ce qu’on peut déplorer avec l’appel au boycott du Berghain, c’est qu’il souligne une impossibilité de dialogue, d’échanges sur la situation à Gaza et en Israël alors que, loin de la guerre et parfois sans attaches avec la région, la discussion, la confrontation d’opinions seraient peut-être un service plus grand à offrir, notamment aux militants de la paix, israéliens comme palestiniens. Le boycott (ou pas) du Berghain n’aura aucun effet sur la vie des uns et des autres.

Enfin, il est bon de rappeler qu’historiquement, les clubs house et techno ont été des lieux d’unité, d’inclusion, de respect de toutes et tous, quelles que soient nos différences, nos opinions. En faire aujourd’hui des espaces d’exclusion ou de batailles politiques n’est peut-être pas le meilleur moyen de faire vivre les valeurs des musiques électroniques.

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