Transition écologique et musique : atterrissons avant le crash
7 juin 2024 à 17h14 par Jean-Baptiste BLANDIN
Transition écologique et musique : atterrissons avant le crash, c’est le nom d’une pétition lancée par plusieurs acteurs de la scène musicale.
Il y a un peu moins d’un mois, le festival marseillais le Bon Air faisait l’effet d’une bombe en déprogrammant la venue de son headliner I Hate Models pour son édition estivale, la raison : le dj français devait se rendre au festival en jet privé.
Selon la tribune, ce choix de transport n’est que « la conséquence d’un double booking. À savoir la programmation de deux prestations à seulement quelques heures d’intervalles, mais à plus de 1000 km. Une pratique courante dans le secteur musical mais aberrante pour l’écologie ».
Selon un rapport mené notamment par le SMA (syndicat des musiques actuelles) : les mobilités des artistes et des publics représentent plus de la moitié des émissions carbone d’un festival.
Comment inciter les publics à privilégier les moyens de transport responsables quand les artistes traversent la planète toutes les semaines en jet privé ? Forcément, la question se pose.
C’est pourquoi plusieurs acteurs de la scène électronique comme le Bon Air, le SMA ou encore Bi:Pole demandent :
- Un engagement conjoint du ministère de la Transition écologique, de sa délégation aux Transports et du ministère de la Culture pour soutenir les entreprises culturelles dans leurs actions en termes de mobilités culturelles ;
- Une accélération du dialogue entre l'Etat, les collectivités territoriales, les organisations culturelles et les publics pour renforcer les infrastructures et diversifier le panel d’offres de mobilités douces et décarbonées comme annoncé par le ministère de la Culture.
- La conscientisation des enjeux environnementaux ainsi que l'encouragement des mobilités décarbonées et des bonnes pratiques dans les critères de recevabilité des financements publics.
- L'incitation à la transition écologique et sociale par le biais des conventions collectives, la régulation des contrats et la limitation des clauses d'exclusivités géographiques pour les représentations artistiques.
- Une modification des pratiques des partenaires, des organismes de gestion collective, des financeurs, des mécènes et des GAFAM vers plus de soutenabilité.
De nombreux acteurs ont déjà signé cette tribune comme les artistes Agoria, Simo Cell, le président du SMA Laurent Décès, l’adjoint Culture à la ville de Marseille Jean-Marc Coppola, le directeur de la Friche la Belle de Mai Alban Corbier-Labasse ou encore la directrice de la Gaîté Lyrique Juliette Donadieu.
Si vous souhaitez signer la pétition, rendez-vous sur ce lien.