500 millions de dollars : l'appétit sans fin du label Armada

9 octobre 2024 à 13h00 par Christophe HUBERT

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500 millions de dollars : la soif sans fin du label Armada

Il n’y a pas que David Guetta, Michael Jackson, Justin Bieber ou Bruce Springsteen qui affolent les compteurs sur le marché – nouveau mais visiblement lucratif – des catalogues musicaux.

Petit rappel, il s’agit pour des maisons de disques, labels ou fonds d’investissement de mettre la main sur des catalogues d’artistes, généralement mondialement connus. De vieux morceaux qui continuent à faire des clics sur les plateformes de streaming, à être joués en clubs, à être utilisés au cinéma, dans des publicités, bref, à générer des revenus. Et ça peut vite chiffrer. Un investissement sûr donc, à rentabilité forte et tranquille, la prise de risques étant limitée.

Voilà le cocktail qui invite tant d’acteurs à se pencher sur ces catalogues musicaux. Dernier en date, le fonds d’investissements Beat Music Fund du label Armada d’Armin Van Buuren. Il vient de débloquer la coquette somme de 100 millions de dollars pour acquérir les catalogues de DJs/producteurs bien connus comme Kevin Saunderson, Markus Schulz et Robbie Rivera. Et l’appétit d’Armada ne semble pas s’arrêter là, puisque ce sont 500 millions de dollars que compte dépenser le label d’ici 5 ans. Si d’habitude, les rachats de catalogues concernent surtout les stars de la pop ou du rock, c’est là une actualité inédite sur la scène dance/house/électro.

Aujourd’hui déjà, le label Armada possède le plus gros catalogue de dance music du monde. Pas moins de 40.000 titres dépassant le milliard de streams chaque mois.

Si le rachat de catalogues musicaux a bien des aspects positifs (permettre aux artistes concernés de financer de nouveaux projets, voir leurs anciens morceaux valorisés à nouveau,…), il accentue la financiarisation de la musique et peut poser des problèmes auxquels la musique est peu habituée. Par exemple, le catalogue d’un grand nom de la chanson française qui serait racheté par un fond américain ou chinois. De là à poser la question de l’indépendance culturelle française et de sa protection… Autant vous dire que ces rachats de catalogues vont beaucoup faire parler dans les prochaines années.

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