L'Afro house sur un nuage, mais jusqu'à quand ?
Christophe HUBERT
Keinemusik devant les Pyramides d'Egypte
Crédit : @screen video
L'afro house sur un nuage, mais jusqu'à quand ?
Si 2024 a été indéniablement l’année de l’essor de l’afro house, le courant musical et (désormais) son cortège de DJs/producteurs vont devoir concrétiser en 2025 et montrer qu’ils sont solides.D’abord le constat : l'Afro House, n’a eu de cesse de séduire de nouveaux adeptes, au point de connaître une popularité phénoménale en Europe. Cette nouvelle illustration de ce qui fonde la house music – musique de fusion - s'expérimente autour de percussions entraînantes, mélodies envoûtantes, voix mystérieuses et se nourrit de nombreuses influences, parfois des voix donc ou des sonorités venues d’ailleurs (Afrique en tête), plus rarement, empruntant à des scènes locales/régionales, à des instruments traditionnels.
A tel point que tout ne se vaut pas. Des sons iconiques de Ameme, Black Coffee, Francis Mercier, Adam Port ou de Themba sont différents de ceux, plus récents, d’Hugel, d’Armin Van Buuren ou de Bakermat. Pas qu’ils soient moins bien mais l’afro house a ses codes, ses influences, sa sincérité et le fait qu’elle soit devenue mainstream ne va pas arranger son avenir, histoire musicale mille fois racontée de niches musicales exposées trop fort au soleil et au succès, elles finissent par pâlir.
Pour autant, l’afro house devrait performer, cette année encore. Pourquoi ? Parce que contrairement à ce que certains disent, ce n’est pas une musique d’« attente ». De celles qui surgissent entre deux modes. D’ailleurs, on avait dit pareil de la melodic, de l’eurodance, courants qui se sont bien ancrés. L’Afro House mobilise aujourd’hui tellement de producteurs et de labels, que son succès voire sa centralité ne devraient pas être éphémères. Quand tant d’acteurs sont concernés, cela finit par faire système, qui s’auto-alimente.
Ensuite, l’afro house épouse un changement d’époque. Le jeune public est moins tourné vers les clubs, fait la fête autrement, dans divers lieux ou à la maison, à différents horaires. L’Afro convient alors bien mieux que la techno à ce rapport à la fête, avec son côté hypnotique et easy listening qui fait qu’elle s’écoute aussi bien dans un club open air, que dans un bar ou tout simplement chez soi.
Enfin, l’Afro house est bien plus structurée qu’on ne le pense. Il suffit de voir, au-delà du succès des artistes (à commencer par ceux qui portent ces couleurs musicales depuis des années), celui des festivals qui ont donné une large place à l’afro house. Succès aussi de labels, de collectifs – les Allemands de Keinemusik en tête – qui donnent une visibilité maximum aux productions afro et créent un phénomène de mode, de tendance, même si (et c'est là une des limites de l'afro house), c'est un courant qui manque encore d'incarnations, si on le compare aux scènes big room, techno ou house, qui ont leurs héros, leurs stars DJs.
En somme, l’afro house devrait rester dominante en 2025 et la question est plus de savoir qui succèdera au « Move » d’Adam Port au rang des hits de la saison. La playlist FG devrait vous mettre en position de choisir, comme ce désormais classic de Sonaba "Sun is Dark" que vous avez sûrement découvert chez nous !