Charts, classements, tops musicaux : et si tout était faux… ?!
Publié : 7 mars 2022 à 12h16 par Christophe HUBERT
Charts, classements, tops musicaux : et si tout était faux… ?!
Les classements musicaux sont-ils faux ? Sont-ils l’objet d’arnaques, de détournements ? En bref, et à l’âge des plateformes de streaming, les certifications disque d’or, d’argent, de platine, ont-elles encore un sens ?
C’est pour conserver leur intérêt que le Centre National de la Musique vient de lancer une étude. Son but, faire le ménage et mieux contrôler les chiffres de ventes de disques (ainsi que leurs écoutes digitales). La scène électro française n’a que rarement été adepte de ces classements – les champions électro, notamment tricolores, vendant surtout à l’international. C’est surtout la scène rap qui se sert de ces classements pour établir une hiérarchie entre les artistes, entre leurs productions. La récente polémique entourant la certification disque or du dernier album de Vald « V », en a apporté la preuve.
(classement SNEP hebdo)
Pourquoi tant d’agitations ? Parce que le système est gangréné par la fraude ! Et on le sait d’autant mieux que les petites combines sont anciennes, par exemple, le rachat de disques par les labels eux-mêmes, pour doper virtuellement les ventes, etc… A l’heure du numérique, un investissement modeste permet même à des artistes de voir leur nombre d’écoutes s’envoler, soit pour se faire repérer, soit pour se maintenir dans les charts. Le tout, grâce à des comptes pirates. Evidemment, personne ne connait l’étendue de la fraude, mais l’urgence est justement de sortir le ver du fruit.
On comprend mieux pourquoi le CNM - Centre National de la Musique – a décidé de siffler la fin de la récré, pressant les Spotify, Deezer, Apple Music et consorts, à collaborer. Des plateformes qui ont d’ailleurs développé des outils pour mieux repérer les fraudes et autres bots.
Faux comptes, fausses ventes mais vraies... rémunérations
En attendant les résultats du CNM et de voir les mesures qu’il préconise pour assainir le secteur, il faudra aussi se pencher sur la répartition des droits d’auteur. Car si une partie des écoutes sont fake, cela fausse par la même occasion, la rémunération touchée par les artistes (dont le système avantage déjà les gros artistes, au détriment des scènes plus underground) fondée sur le nombre d’écoutes.
Voilà comment, du bon vieux disque d’or, on arrive à interroger le système ultra dominant dans l’industrie musicale : les plateformes de streaming. Et du même coup, par atteindre les limites d'une régulation franco-française.