Comment le disco a failli mourir en 1979

Il y a 40 ans, un nouveau phénomène débarqua sur la scène musicale aux Etats-Unis, le disco. Une musique festive, fédératrice et politique qui fît l’effet d’une bombe à son apparition mais qui pourtant failli disparaître quelques années plus tard, on vous explique.

Apparu aux débuts des années 70 aux Etats-Unis, le disco est le premier genre musical à faire de l’ombre au rock, majoritairement écouté par des blancs, et qui régnait en maître à l’époque. Il apporta une culture nouvelle en ouvrant les frontières des genres, une sorte de terrain d’entente pour tous, peu importe l’âge, le sexe, la couleur de peau ou l’orientation sexuelle.

Musicalement, on y retrouve un savant mélange de pop, de funk et de soul qui trouva vite son public au point de squatter les premières places des charts américaines à la fin des années 70, porté par des groupes comme les Bee Gees, Donna Summer ou encore Cerrone en France.

"Disco Sucks"

Un raz-de-marée musical qui a inondé le marché, ce qui n’a pas plu à tout le monde, notamment à l’animateur d’une radio basée à Chicago Steve Dahl. Un homme à l’allure de cow-boy, fan de Led Zeppelin qui voue une haine viscérale au disco et aux changements, son slogan : « Disco Sucks », son idée : faire un autodafé de disques disco entre deux matchs de baseball le 12 juillet 1979.

Pour ça, il a élaboré un concept efficace, diviser par 4 l’entrée dans le stade pour tous ceux qui venaient avec un disque disco. Résultat près de 60 000 personnes (quatre fois plus que d’habitude) se sont pointés aux guichets, près de 15 000 sont restés à l’extérieur par faute de places. Les disques étaient collectés à l’entrée avec l’objectif de les réunir au centre du stade et de les faire littéralement exploser, ce qu’il fit.

Aucun blessé grave à déplorer mais des dizaines de milliers de disques disco détruits et un chaos médiatisé intitulé « Disco Demolition Night » qui dura toute la nuit. Suite à cela le disco disparu peu à peu des radars devenant trop clivant pour la société américaine, mission réussie pour Steve Dahl.

Drôle pour certains, bon enfant pour d’autres cet étrange événement n’était pas seulement un mouvement anti disco mais bien un mouvement contre la culture disco, donc sexiste, homophobe et raciste.

Manque de bol pour les haters du disco, Franckie Knuckles, la house et un certain Michael Jackson firent leur apparition quelques années plus tard, la suite vous la connaissez.