Festivals, l’été de tous les dangers
Publié : 29 juin 2022 à 16h32 par Christophe HUBERT
Festivals, l’été de tous les dangers
C’est pas qu’on veut casser l’ambiance ou noircir la rentrée des festivals, mais cette saison est marquée autant par le bonheur partagé de se retrouver en festoche, que par des nouveaux nuages qui planent au-dessus de la tête des événements festifs.
Et si en France, les festivals sont nombreux à évoquer des coûts plus élevés, des billetteries en berne ou une pénurie de main d’œuvre, c’est en Angleterre qui la situation est particulièrement tendue. Dans son édition d’aujourd’hui, The Guardian rapporte notamment l’annulation pure et simple de plusieurs festivals comme This Is Tomorrow à Newcastle ou Summerfest à Ewood Park, d’autres seraient reportés.
Pour le quotidien britannique, et après le succès des grandes marques comme Glastonbury, le marché des festivals connaîtrait un sérieux coup de frein, avec des ventes de billets qui stagnent et une hausse des coûts, notamment du cachet des artistes. Un cocktail ravageur qui met en péril les festivals les plus fragiles.
Pas sûr que le public boude les fêtes – il suffit de voir l’appétit des festivaliers – mais les habitudes ont changé et les réservations de billets se font bien plus tardives. Or, un organisateur qui voit cela n’a pas forcément envie d’attendre le jour J, pour savoir s’il rentrera dans ses frais (surtout s'ils explosent), d’où des annulations précoces. Par exemple, le Summerfest n’a vendu que 16.000 places sur les 30.000, pas assez pour prendre le risque d’attendre.
La faute à la hausse des coûts donc, à la multiplication des festivals également. Mais il y a un autre facteur nouveau qui chamboule le marché des festivals : l’inflation en Europe (elle est bien plus élevée en Angleterre qu’en France) qui grève les budgets.
Autant d’incertitudes qui pourraient causer des dégâts et fragiliser les indépendants. Et n’allez pas croire que ce qui se passe au Royaume Uni nous est étranger, les festivals français sont confrontés aux mêmes équations. On verra d’ici un mois si l’année 2022 a été celle du retour en force, après les années Covid, ou au contraire une accalmie passagère entre deux orages.
Retrouvez ici l’article de The Guardian (accès gratuit, en anglais)