Gia Carangi  

15 novembre 2024 à 6h46 par Gwenael BILLAUD

Gia Carangi  

Le Coup de cœur de DJ G.WEN : Gia Carangi  

Gia Carangi endosse une allure androgyne et survoltée dans un esprit “Bowiesque”. Elle est très éloignée des codes esthétiques de son époque, loin des mannequins blondes de l’industrie de la mode. Gia Carangi bouleverse les canons de beauté dans les années 80. Elle est le mannequin le plus iconique de son temps. Regard ténébreux et tempérament électrique 

Gia Carangi  a une posture inspirée des plus grands tops.  Elle possède une estimation éternelle : elle est le premier supermodel avant l’ère des supermodels. Avec sa chevelure bouclée, sa veste en cuir, son Levis 501 … Elle traîne son style rock, devenant sa signature et son spleen dans les clubs gays de Philadelphie. Avec son regard ténébreux et son caractère électrique, Gia affirme une sexualité ouvertement bisexuelle et comme une adepte des drogues. Elle joue de sa beauté incandescente et indécente. En 1977 au club DCA, à l’âge de 17 ans, elle magnétise le regard du photographe Maurice Tannenbaum : « C’était la plus belle chose que je n’avais jamais vue. Cette fille était physiquement parfaite à tous points de vue. » 

 Avec les photographies prises par l’artiste, elle obtient un contrat dans l’agence de Wilhelmina Cooper, figure du monde de la mode. Et là son ascension est fulgurante : fraîchement débarquée à New York, elle pose pour Armani, son visage en couverture de Vogue ou Cosmopolitan et devient le mannequin courtisé par les plus grandes marques de luxe et par les grands magazines de mode. La légende est née.  

"J'ai commencé à travailler avec de très bonnes personnes", confie Gia Carangi dans une interview de 1983. "Je veux dire tout le temps, très vite. Je ne suis pas devenue mannequin. Je suis juste devenue une sorte de modèle." 

Elle est la mannequin privilégiée d’illustres photographes de mode, comme Francesco Scavullo, Arthur Elgort, Richard Avedon, Chris von Wangenheim, mais surtout Helmut Newton.  

Helmut Newton réalise une photographie célèbre de Gia face à une femme, toutes deux habillées par Saint Laurent, allumant une cigarette debout dans un couloir. La Photo est imprégnée d’ambiguïté et de controverse car la seconde femme est vêtue du classique Smoking d'inspiration masculine. À la fin de l'année 1978, Carangi est déjà un mannequin très connu.Avec son regard ténébreux et son caractère électrique, Gia affirme une sexualité ouvertement bisexuelle et devient également une adepte des drogues.  

 

En octobre 1978, Carangi participe à sa première grande séance de pose photo avec le photographe de mode Chris von Wangenheim. Les clichés sont restés iconiques comme celle de la jeune femme intégralement nue derrière un grillage, faisant face (hors champs) à la maquilleuse Sandy Linter. Gia Carangi est une habituée des clubs Studio 54 et du Mudd Club, elle festoie avec Andy Warhol et autres célébrités. Elle y consomme régulièrement de la cocaïne, développant par la suite une addiction à l'héroïne. « En ces temps, ceux qui ne prenaient aucune substance étaient une minorité, voire même considérés comme anormaux », explique le mannequin Beverly Johnson dans l'émission de ABC Vanished. 

Elle apparaît en première page du British Vogue de 1979, et de plusieurs numéros de Vogue Paris en 1980 et elle fait également la couverture de Cosmopolitan, le numéro de 1980. C’était rare de voir une mannequin poser pour Vogue ainsi que Cosmopolitan sur la même année. Carangi était La Top Modèle à suivre du moment et toutes les femmes voulaient devenir Elle. 

 

 Elle apparaît également dans plusieurs publicités de Versace, Armani, Yves Saint Laurent ou encore Dior et apparaît même dans le clip de Blondie « Atomic ».  

 Mais Gia a un caractère sauvage et indomptable, capable d’écourter un shooting ou d’arriver en retard, mais devant l’objectif elle ose des poses suggestives et se délivre par la nudité empreinte de beauté magnétique. Elle envoûte en complet Giorgio Armani, électrise le regard en robe de vestale pour Vogue et se révèle spirit rock au Studio 54  

Le déclin arrive très vite. 

Le 1er mars 1980, l’agent de Carangi, Wilhelmina Cooper, meurt d’un cancer. Désabusée, Gia Carangi s’enfonce davantage dans sa dépendance aux drogues. Scavullo annule une séance photo aux Caraïbes car la mannequin fait une crise, faute de trouver sa drogue. Sa dépendance rendait les séances photos difficiles. Sur une de ses photos dans le magazine Vogue, des traces de piqûres dans son bras sont visibles, et ce même après le passage au maquillage. Elle signe un contrat avec l'agence d'Eileen Ford qui est rapidement annulé. 

En 1981, Carangi suit un programme de désintoxication de 21 jours. Mais elle rechute et doit recommencer une cure de désintoxication.  Elle se retourne vers Scavullo, qui lui offre de poser pour la couverture du magazine Cosmopolitan. Il s’agit de sa dernière couverture. C’est à 26 ans et après une vie de tumultes que le top s’éteint à Philadelphie des suites du sida, maladie peu connue à l’époque. Seuls les moments figés sur papier glacé rappellent l’icône qu’elle était. 


Crédit photo Helmut Newton Gia Carangi

Crédit photo Vogue

Crédit photo Gia Carangi

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