La scène électro en plein girl power ?
30 mai 2023 à 12h59 par Christophe HUBERT
La scène électro en plein girl power ?
On connaît le soft power, cette forme de diplomatie douce qui permet à un pays qui gagner en influence, notamment via la culture.
Le girl power peut lui aussi changer les choses, faire bouger les lignes et il faut donc se réjouir quand percent de nouveaux talents électro, sur une scène encore largement biberonnée à la testostérone ! Actuellement, quelques artistes féminines connaissent un début de carrière fulgurant ou incarnent ce qu’il y a de plus créatif et talentueux.
De là à dire que les femmes vivent leur apogée électro, ce serait exagéré tant le chemin restant à parcourir est long, pour obtenir une plus grande égalité et une meilleure visibilité des artistes féminines. Reste qu’on doit bien féliciter celles qui aujourd’hui font danser les foules par leurs productions.
A commencer par Eliza Rose.
Un air de bad girl, un passé de disquaire où choper références et préférences, voilà que débarque Eliza Rose, nouvelle venue sur la scène londonienne ! Eliza Rose s’est imposée il y a quelques mois avec son single « Bota » inspiré d’un classique house des années 1990.
Eliza Rose ose et c’est aussi cela qu’on aime ! L’artiste se rêve en noctambule acharnée – du moins dans ses clips – et en popstar assumée – s’inspirant d’icônes comme Amy Winehouse et Lana Del Rey. La DJ et productrice est surtout solide sur ses bases house, un peu underground, dans le plus pur classicisme britannique. Clairement l’une des artistes à surveiller de près cette année !
Saluons aussi l’excellente Jayda G autre gros talent émergent britannique. Productrice, DJ, mais aussi animatrice radio, elle est devenue incontournable après le succès de son titre nominé aux Grammy Awards « Both Of Us », co-produit avec Fred Again. Jayda G c’est désormais un album, qui vient de sortir, « Guy » emmené par le single « Scars ».
Pop, house, soul, disco… et personnel, c’est l’ADN de Jayda G qui offre avec « Guy », un album singulier, rendant hommage à son père disparu il y a 20 ans et insérant dans les différents titres des messages vocaux de lui. Emotions donc mais Jayda G offre sur scène, et a contrario, une énergie folle, en témoigne cette Boiler Room de légende !
Pour Honey Dijon, ce serait une injure de dire autre chose que c’est une légende la scène house mondiale ! Elle déploie depuis des années maintenant, son amour de la house music. De l’amour, il en est question dans « Black Girl Magic », album dansant, album militant qui célèbre avant tout et d’après elle, l’amour de soi, le courage d’être libre.
Honey Dijon rappelle ainsi les racines de la house music, qui plongent dans une terre d’accueil, d’ouverture aux autres, d'expérience de soi. Militante de la cause LGBT+, Honey Dijon créée une musique d’engagement et ça fait du bien !
La liste n’est évidemment pas exhaustive, elle s'établit sur la base de récents titres joués sur FG. Nous n'avons pas mis par exemple les prêtresses techno telles Amelie Lens, Charlotte de Witte, Chloe, Nina Kraviz, celles incarnant des sonorités plus melodiques, comme Nora En Pure on aurait aussi tort de zapper les voix qui, dans l’électro, habillent si superbement les productions. Citons Becky Hill, Ella Henderson et bien sûr Tove Lo. On aurait tort d'oublier aussi les collectifs et labels féminins français qui font tant pour exploser le plafond de verre en valorisant, soutenant et propulsant les DJs françaises. Toutes ces femmes qui contribuent à créer un écosystème propice à l'arrivée de nouveaux talents féminins, et qui progressivement modifient l'image du DJ mâle. L'électro en a bien besoin.