La Techno Parade, de retour… mais pour quoi faire ?

La Techno Parade, de retour… mais pour quoi faire ?

C’est officiel, la TechnoParade, mise sous silence durant la crise du covid, va faire son grand retour dans les rues de Paris, le samedi 24 septembre prochain. Dans l’attente de la divulgation du parcours ou du nombre de chars, interrogeons-nous sur le rôle de la TechnoParade en 2022.

Créé en 1998, l’événement se voulait militant et politique avant d’être festif. En réaction à la répression qui sévissait alors contre le mouvement free party, en réactif aux discours qui méprisaient les cultures électroniques et les DJs. 24 ans plus tard, est-il utile de défiler, autrement que pour faire la fête ? Autrement dit, y’a-t-il encore des choses à revendiquer ? La réponse est oui, plusieurs fois oui.

D’abord parce que la crise Covid a souligné que les pouvoirs publics n’avaient parfois que peu de considération pour le milieu des clubs (la ministre de la Culture de l’époque repoussant le dossier à son collègue aux PME). Clubs et discothèques qui resteront très longtemps fermés dans l’indifférence générale. De là surgit le collectif « Club Culture » qui demande au Gouvernement de reconnaitre les clubs comme des vrais lieux culturels. C’est une première revendication.

Ensuite, il y a la normalisation des relations entre la police et le mouvement free party. Ces derniers mois ont été émaillés de fêtes qui ont mal tourné, notamment la rave party de Lieuron, du Nouvel An 2021 (à son propos d’ailleurs, la chambre de l’instruction vient d’ordonner l’annulation de la perquisition :  le matériel saisi pendant la fête et par la police, devra être restitué à ses propriétaires). C’est une seconde revendication.

Et puis, si en 2022 on peut faire la fête où on veut, si les artistes et DJs n’ont plus à prouver qu’ils font de l’art, il reste encore bien des points les concernant, à commencer par un vrai statut du DJ ou leurs relations avec les géants du streaming musical.

En bref, la TechnoParade n’a rien perdu de sa pertinence. Le 24 septembre, beaucoup d’entre vous, d’entre nous, danseront dans les rues de Paris sans même imaginer ce que les acteurs de terrain comme l’association Technopol, font au quotidien pour solidifier la scène des musiques électroniques, pour venir en aide à celles et ceux qui se battent pour que la fête ne cesse jamais.