Les free-parties se mobilisent samedi prochain !

Publié : 10 avril 2025 à 12h35 par Christophe HUBERT

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Les free-parties se mobilisent samedi en France

Comment ne pas disparaître ? Comment faire perdurer un mouvement aussi ancien que décrié, ostracisé et très souvent dépouillé de ses aspects culturels pour ne garder que les questions de sécurité ? Une nouvelle fois en France, la communauté free party se mobilise et appelle à des manifestations, samedi 12 avril dans une douzaine de villes, de Paris à Marseille.

Les slogans vont fleurir mais celui qui reviendra le plus souvent devrait être la défense d’une « fête libre ». Libre mais menacée.
D’abord par l'interdiction des free-parties dans plusieurs départements. En début de mois, une manif avait déjà eu lieu à Montpellier réunissant 1500 personnes. Ensuite, le dépôt d'une proposition de loi pour renforcer leur pénalisation, élargir les responsabilités, mettre à l’amende le public, décourager les associations de réduction des risques.

Dans l’immédiat, ce qui inquiète les tenants des free parties ce sont les mesures prises par les préfets de l’Hérault et de la Haute-Marne, d’interdiction pure et simple de « rassemblements musicaux illicites ». Des arrêtés qui pourraient faire tache d’huile partout en France, d’autant qu’au ministère de l’intérieur, l’accent semble être mis sur la répression des free parties et non pas sur un dialogue constructif.

Encore une fois, il ne s’agit pas de dire que la situation est simple entre autorités, notamment de sécurités publiques, et les free parties, par essence aux frontières de la loi, par essence éruptives et muent par un esprit libertaire. Mais la loi actuelle, bien qu’imparfaite, prévoit des temps de dialogues entre Préfets et organisateurs, par exemple en ce qui concerne le lieu d’organisation de la free party, afin de limiter dégâts environnementaux, risques aux personnes, nuisances sonores, etc…

Autre point contenu dans le droit français et qui fait débat, seuls les rassemblements de plus de 500 personnes sont soumis à déclaration. Or, d’après Samuel Raymond, directeur de Freeform et interrogé par l’AFP « Sur les 4.000 free-parties environ chaque année en France, la grande majorité sont en dessous de 500 personnes ».

La communauté free party ne mobilisera pas 2 millions de personnes samedi en France, son poids est plus relatif. Mais on aurait tort de nous braquer sur le nombre. Car cette scène incarne un morceau de l’ADN des musiques électroniques, celui pétrit de liberté, d’échanges et de lâcher prise, en dehors des codes habituels de la fête et de leur aspect mercantile. Réduire le mouvement à quelques jeunes drogués dansant dans un champ serait passer à côté de quelque chose de bien plus culturel, et de bien plus social. Les free parteux nous interrogent, comme société, sur le sort réservé à celles et ceux qui veulent tutoyer la marge, ne serait-ce qu'une nuit.

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