Moins de 20% des producteurs d’électro vivent de leur travail
27 avril 2023 à 13h39 par Christophe HUBERT
Moins de 20% des producteurs d’électro vivent de leur travail
Si Ibiza est une fête, c’est aussi un business étroitement lié à celui des musiques électroniques. Pas étonnant donc que l’International Music Summit qui a lieu cette semaine à Ibiza, soit également l’occasion de publier un rapport annuel sur le bilan économique de la scène dance (au sens anglo-saxon du terme).
Principale information, la crise du Covid ne l’a pas durablement affecté puisqu’en 2022, le chiffre d’affaires mondial a augmenté de 34% pour atteindre 11,3 milliards de dollars ! A titre d’indication, c’est 16% de plus que la période antérieure au Covid.
Signe de la vitalité de la scène et ce, alors que les confinements ont durement impacté les clubs, concerts et festivals. Mieux, la possibilité de nouveau offerte de sortir dans les lieux de fête, à la faveur des déconfinements, a largement boosté le secteur. L’an dernier, les festivals électro ont représenté 39% de l’ensemble de l’offre des festivals.
Clubs et festivals ont donc généré beaucoup de revenus pour les acteurs des musiques électroniques l’an passé, suivi par les ventes de musique et le streaming. La musique enregistrée a d’ailleurs progressé de 7% en 2022 et pèse désormais 31,2 milliards de dollars au niveau mondial (toutes musiques confondues, évidemment).
Une musique qui s’écoute, des artistes qui se produisent en live, tout cela se porte bien donc, aidé par les réseaux sociaux. Le rapport de l’IMS fait même de Tik Tok "le lieu central pour l'engagement des fans", affichant ces chiffres : les créations quotidiennes de vidéos avec le hashtag #ElectronicMusic ont augmenté de 113 % depuis juin 2022. Le même hashtag a amassé 5,9 milliards de vues dans le monde !
Et ces vidéos se font probablement en utilisant des titres tech house puisque c’est le genre musical qui trône en tête des ventes sur Beatport. Ensuite se bataillent la techno et house, suivi par le mouvement melodic.
Aligner les chiffres et les milliards, ca peut donner le tournis. D’où l’importance de garder en tête deux derniers éléments du rapport de l’IMS : à peine 20% des créateurs de musiques électroniques vivent de ce travail, de cette passion, 40% d’entre eux ne touchent pas un centime de cette création musicale.
Enfin, aussi vive que soit la scène électronique, elle peine à se féminiser. Si on prend les 100 plus gros bookings de l’année 2022, en clubs et festivals, on ne trouve que 15% d’artistes femmes.