Musique et changement climatique : réduisons notre empreinte carbone !
18 septembre 2024 à 12h47 par Christophe HUBERT
Musique et changement climatique : réduisons notre empreinte carbone !
Quand on évoque la musique et son impact sur le changement climatique, on a peu de chiffre, mais quelques intuitions. Quand les artistes roulent au bus thermique pour les tournées, ça pollue. Quand les DJs prennent l’avion ou leur jet pour parcourir le monde, ce n’est pas neutre.
Mais désormais, on va y voir plus clair car ce matin, à l’Académie du Climat, à Paris, le Centre national de la musique (CNM) et les producteurs du Snep, de l’UPFI et du SMA ont rendu publics les résultats d’un projet « Réduisons notre empreinte carbone ! ». L’objectif, établir un diagnostic précis des émissions de gaz à effet de serre du secteur de la musique distribuée par des acteurs français… le tout pour organiser leurs diminutions, à la faveur d'un projet baptisé REC (réduisons nos empreintes carbone).
Du coup, des données ont été collectées auprès d’une quarantaine de structures, labels, entreprises de fabrication de vinyles et autres studios de musique. Bilan : les émissions du secteur de la musique sont estimées à 2 780 kilotonnes équivalent carbone (2 780 ktCO2e) pour l’année 2022.
Là, vous vous dites « ça ne me parle pas » alors prenons un ordre de grandeur qui va vous surprendre : cela équivaut à plus d’un million d’allers-retours Paris-New York en avion ! Co-lo-ssal !
Et comme si cela ne suffisait pas, le rapport estime que ce chiffre pourrait tripler d’ici 2030, dû à la croissance du marché de la musique et à la hausse de la qualité audio et vidéo (meilleure qualité = plus de serveurs, etc…).
Si la majeure partie des émissions sont dues à la fabrication et à la fin de vie de tous les matériels d’écoute ou de production de la musique, près de 23% concernent les usages et donc, le public. Le projet REC va devoir désormais prendre ces chiffres et rassembler les acteurs de la filière musicale pour établir des stratégies de réduction des émissions. Un travail de longue haleine vient de s’ouvrir donc, il prendra plusieurs années.
Vous trouverez ici le rapport complet, sur le site du Centre National de la Musique