Rave-parties : le retour du tout répressif ?
23 mai 2024 à 14h08 par Christophe HUBERT
Rave-parties : le retour du tout répressif ?
L’histoire bégaie toujours un peu, malheureusement. Et c’est ainsi que les rave parties et teknivals se retrouvent, à nouveau, dans le collimateur des autorités.
Dernièrement, les préfets du Tarn et de l'Aveyron ont pris des arrêtés pour interdire les rassemblements festifs non déclarés, respectivement jusqu'à fin juin et fin mai. Une décision en écho à une rave qui s’est déroulée au sud de Toulouse, pas plus tard que le week-end dernier.
On sait que la longue histoire des raves parties en France n’est pas un chemin de roses mais ces dernières années, un dialogue avait été trouvé avec les autorités, permettant aux fêtes de s’organiser de manière responsable. Une forme de reconnaissance culturelle pour un mouvement musical, pacifiste même si flirtant avec la loi.
Mais la rave party de Redon de 2021 (lors de laquelle un homme avait eu la main arrachée, aux termes d’une nuit de confrontation avec les gendarmes) a laissé un souvenir amer et les préfets depuis, ne cessent de durcir leur dispositif face aux mouvements free party. Cela se traduit notamment par des saisies de matériels mais – fait nouveau - également par des amendes distribuées en masse aux fêtards et aux organisateurs. Lors de la rave party de Parnay, il y a quelques jours, le public devait s’acquitter de 135 euros pour pouvoir quitter les lieux. En avril, en marge d’une free party en Bretagne, 8750 personnes ont été verbalisées. Mi mai, près de Saumur (Maine-et-Loire), le total des amendes dressées dépasse les 650.000 euros. Aucun doute, le but est de taper au portefeuille et de décourager les fêtards.
Un tout répressif qui semble revenir, face au mouvement free party et qui pourtant, à souvent montrer ses limites voire ses échecs. Reste que politiquement, le mouvement a peu de relais et encore moins de soutiens. Ce qui permet à certains élus comme Jean Pierre Grand (Majorité présidentielle / Horizon) d’exiger plus de fermeté. Le sénateur – qui s’était déjà illustré avec une proposition de loi anti-rave party – interpellait début mai le Gouvernement. Son idée : faire de l’organisation et de la participation à une rave party, un délit assorti de peines d’emprisonnement. Ce qui serait un retour en arrière de 25 ans, revenant sur des décennies de dialogue.