Téléphones, lives pré-enregistrés : y’a-t-il une nouvelle quête de pureté de la part du public électro ?
Publié : 19 août 2024 à 13h16 par Christophe HUBERT
Téléphones, lives pré-enregistrés : y’a-t-il une nouvelle quête de pureté de la part du public électro ?
Y’a-t-il une nouvelle quête de pureté, de la part du public électro, comme l’idée de retrouver des lives, davantage en connexion avec les artistes et leurs musiques ?
On peut le supposer quand on voit les deux débats qui secouent actuellement la scène : d’abord, le bannissement des téléphones portables des clubs et des festivals (pour vivre plus intensément le set) – Bob Sinclar s’en est fait l’écho il y a quelques jours. Ensuite, les sets pré-enregistrés.
Régulièrement des artistes sont accusés de ne plus jouer en live, d’affadir ainsi leurs prestations voire de jouer, de dates en dates, le même DJ set. Certes, des parties de lives pré-enregistrés peuvent exister, notamment avec la nécessité de calibrer des shows à la seconde, surtout s’ils sont ponctués d’effets visuels ou pyrotechniques, ou parce que l’organisation de l’événement le réclame.
Taboue, l’utilisation de morceaux de sets pré-enregistrés l’est car peu d’artistes assument de le faire. Pour eux, c’est une insulte. Ainsi de James Hype, le DJ anglais qui parcoure les meilleurs clubs et festivals. Dans un message transmis à nos confrères d’EDM.com, l’artiste s’agace : « Il y a quelques mois, j'ai commencé à remarquer une tendance : chaque fois qu'une vidéo de moi en tant que DJ devenait virale, 50 % des commentaires provenaient de personnes disant que c'était un faux set et que j'étais un imposteur ».
James Hype note d’ailleurs que l’accusation de faux DJ sets ou d’utilisation de sets enregistrés est lancée à la figure de beaucoup de DJs, notamment les stars, plus exposées que les autres. Il met ainsi en garde le public et une tendance « préjudiciable à la culture ».
Et le DJ/producteur, de son côté, de répondre aux haters affirmant être dans une parfaite sincérité et faire des choses « vraiment LIVE, uniques et RISQUÉES, c'est la seule façon dont je sais performer. »
Au final, James Hype pose le débat de la responsabilité et des attentes du public. Un public qui voudrait plus de sincérité mais qui souvent, vit la fête par téléphone interposé. Un public qui veut que l’artiste s’implique, risque, ose, mais qui attend surtout des shows qui en mettent plein la gueule (histoire d’en avoir pour son argent…), ce qui artistiquement, réclame des sets cadrés au millimètre.
Des artistes qui abusent, manquent de sincérité ou d’envie, il y en a. Il y a aussi ceux qui doivent combiner les envies du public - fluctuantes - et les impératifs techniques du métier. Reste une question : si on doute de la sincérité de certains artistes électro, est-ce forcément lié à leur prestation scénique ?