« Unshadow » d’Agoria, album de l’automne ?

« Unshadow » d’Agoria, album de l’automne ?

On a beau être rodés, endurcis et savoir qu’avec Agoria on n’est jamais déçus… et pourtant, quels frissons d’admiration et de plaisir à l’écoute de son dernier album « Unshadow » !

Un album « dépouillé », sobre, si beau, si simple, si léger… de la part d’un DJ/producteur, pour qui la simplicité équivaut à un Bac+15 en musique électronique appliquée ! C’est là tout le talent du français, sorte de trou noir cosmique qui aspire tout : les époques, les sonorités ! House, techno, pop, soul,  il mélange et pétrit pour sortir de l'inédit, autant vous dire que l’album va vous dorloter en cet automne !

Car à l’image de la discographie d’Agoria, il est curieux, surprenant, déstabilisant. Brassage de sons, de générations, avec une impression d’apesanteur, comme si l’idée était de nous faire planer, de nous balader entre les genres, entre les époques, sans provoquer en nous la moindre résistance. Comment pourrait-on d'ailleurs, l'album s'écoutant d'une traite avec le sentiment que chaque morceau est unique mais que l'ensemble est cohérent.

Si vous cherchez un album monotone d’ailleurs, ce ne sera pas celui-là d’autant qu’Agoria a cette fois réveillé l’animal social qui sommeille en lui, multipliant les collaborations Nile Rodgers, Madison McFerrin, Sacha Rudy -, s’entourant par exemple de très belles voix comme sur « Teardrops ». Pas sûr que l'album transpire le collectif pour autant, mais il vient s'appuyer sur une série d'artistes qui enrichissent le projet.

Cet artiste a beau s’intéresser aux NFTs, réaliser un clip via l’intelligence artificielle, s’abandonner à l’art numérique, Agoria ne cesse pour autant de produire une musique ancrée dans l’histoire, qui s'inscrit dans une filiation et ne capitulant pas devant une pseudo modernité. Une démarche très intéressante et qui rend ce producteur très singulier. Autant vous dire, après tout cela, que quand il parle d'un album "simple", on sourit un peu... :-)