"Avicii, I'm Tim" : on a vu le nouveau documentaire sur Netflix
Antony HARARI
Un bon moyen de démarrer l'année avec des émotions en dents de scie. Ce documentaire inédit provoque, comme nous pouvions nous en douter, toute une palette de sentiments qui nous traversent en voyant les nombreux moments de vie retranscrits. Oui, nous le disons d'emblée: Avicii, I'm Tim vaut vraiment le coup.
D'abord, car il est réalisé à partir de centaines d'heures d'images privées du DJ suédois et, à n'en pas douter, le fait que ce soit lui qui se raconte donne une toute autre dimension à ses images et une vraie force au programme. Ces images viennent retracer toute la vie d'Avicii, y compris ses premières années et son adolescence, ce qui permet d'avoir une autre perspective sur le reste.
C'est à l'adolescence qu'on le voit découvrir un logiciel qui changera tout pour lui, passant ses journées et surtout ses nuits à faire de la musique dans sa chambre et postant des morceaux sur des blogs de House. C'est par ce biais qu'il se fait repérer par celui qui deviendra entre autres son manager, producteur, promoteur pendant de longues années, un dénommé Ash (son nom vous dit quelque chose si vous avez régulièrement suivi Avicii durant sa carrière), très présent dans le documentaire.
La suite, on la connaît dans les grandes lignes. Mais justement, ce film permet petit à petit de s'immiscer dans les moments phares de sa carrière et surtout entre ceux-ci, soit la face cachée de l'artiste à succès. Ici, une face parfois déboussolée, parfois triste, parfois démunie et parfois heureuse...
Avicii a percé très jeune, très vite, peut-être trop vite. A 19 ans, on le voit à la Technoparade dans le documentaire qui s'attardera sur l'Ultra Miami, festival qui le propulse encore un cran au-dessus. Ce n'est pas mentionné, à cet instant, dans le documentaire, mais quand on connaît les déboires d'Avicii, son issue tragique, on se dit alors qu'il ne se sent pas à l'aise avec ce versant du métier, avec l'hystérie générée, avec la célébrité. Même s'il a l'air heureux de voir des fans et de constater que sa musique plaît à ce point. Car en fait, créer de la musique, c'est ce qu'il préfère faire, lui cet "obsédé des mélodies" comme il se décrit lui-même.
Avicii I'm Tim revient également sur Levels en 2011, premier tube mondial de l'artiste suédois qui, là encore, signifie en parallèle plus de live, de shows, de voyages, de jet lag. Malheureusement, Avicii est frappé d'anxiété, qui découle notamment sur une consommation excessive d'alcool pour tenter de faire évaporer ses craintes, avec à la clef de graves soucis de santé.
C'est par la musique entre autres qu'il retrouvera des forces à une certaine période. Par la création, les multiples collaborations, les rencontres et les interviews d'Aloe Blacc, de Chris Martin, de Nile Rodgers, de David Guetta et aussi de ses parents évidemment apportent ici une autre valeur au film qui comporte tout un tas d'excellents passages. Un docu sur Avicii au regard très sincère porté sur toute son œuvre, son génie pour les mélodies, mais également ses anxiétés, son mal-être et les grandes difficultés auxquelles il a dû faire face jusqu'à sa disparition le 20 avril 2018.