Un monde sans clubs ? Les clubs anglais sonnent l'alerte
Publié : 29 octobre 2024 à 12h03 par Christophe HUBERT
Un monde sans clubs. Triste perspective mais réalité de demain, si on en croit la Nighttime Industries Association – comprenez l’association anglaise qui défend les intérêts de la vie nocturne et donc, des clubs. Parmi les plus renommés, Fabric, SubClub ou encore le Ministry Of Sound.
Une nouvelle fois, l’association tire la sirène d’alarme et implore le gouvernement britannique de prendre des mesures urgentes. La Nighttime Industries Association brandit pour cela, un chiffre dramatique : 3 clubs ferment leurs portes en moyenne au Royaume Uni, chaque semaine donc près de 10 par mois ! Ainsi et depuis mars 2020, le pays a déjà perdu près de 37% de ses clubs. Une hécatombe. Et une prévision funeste : d'ici 5 ans (et le 31/12/2029), si on ne fait rien, l'Angleterre aura perdu tout ses clubs.
“Together, we can save the rave from the grave”
(Ensemble, nous pouvons sauver la rave de la tombe)
L’association vient donc de lancer une pétition afin de sensibiliser le grand public et mettre la pression sur le gouvernement. Son objectif, faire notamment des clubs des lieux culturels à part entière, au même titre qu’un musée ou qu’une galerie d’art. Le genre de statut qui offre une meilleure protection, ouvre souvent le droit à des exonérations de charges ou des taux de TVA différents. D’ailleurs, les clubs français sont désormais considérés comme des lieux culturels mais il a aura fallu attendre 2024 pour que cela soit officialisé.
Autre demande, un plan de soutien financier immédiat et des réformes appliquées au secteur de la nuit, par exemple en revoyant les lois appliquées aux établissements vendant de l’alcool.
Les clubs anglais sont à la peine depuis la période Covid et la crise de l’inflation a fini d’affaiblir des milliers d’établissements du pays. Ajoutez à cela la crise du modèle club comme lieu exclusif de rencontre entre le public et les DJs, et vous obtenez une filière moribonde, « au bord de l’extinction » alerte même la Nighttime Industries Association.
Au-delà de la sauvegarde d’une filière économique, le énième cri du cœur des clubs s’inscrit dans un contexte plus global, européen, dans lequel l’industrie culturelle (les clubs comme les festivals ou concerts) fait face à des fortes hausses de coûts, ce qui engendre notamment une disparition des acteurs indépendants, parfois des plus créatifs. C’est donc, au-delà des clubs, tout un pan de l’avenir des musiques électroniques qui est en danger.
Retrouvez ici l’appel et la pétition de la Nighttime Industries Association.